La presse locale relate un éboulement survenu au Cap Fagnet (Fécamp) le mercredi 22 février 2023 vers 21h30, affectant le haut de la falaise sur une largeur de 40 mètres et une profondeur de 15 mètres. Un phénomène de cette importance n’était pas advenu depuis plusieurs dizaines d’années (excepté celui, plus mineur, survenu à l’Est de la Porte à la Reine). Le cliché montre que c’est surtout la partie coniacienne de l’imposante falaise qui s’est détachée (approximativement entre les HGs Senneville du Turonien supérieur et la marne Shoreham de la limite Coniacien inférieur/Coniacien moyen), à laquelle s’ajoutent des colluvions.
On remarque que le volume détaché formait une faible excroissance et était limité par une fracturation. Voici un beau cliché nocturne de l’éboulement et également une vidéo remarquable faite par drone par « Lefebvre Image« .
Un éboulement récent (mardi 24 janvier 2023 ?) a été photographié par drone par Guillaume Lefebvre (« Lefebvre Images »). Il affecte le Coniacien inférieur et le Coniacien moyen que l’on peut suivre entre St.-Pierre et Les Grandes Dalles.
Ce lieu a déjà été le théâtre d’autres éboulements, comme celui-ci à 50 m à l’Ouest du précédent (on peut faire le raccord entre les 2 clichés et voir la zone préservée).
Guillaume Lefebvre a publié une vidéo réalisée au drone de cet éboulement.
Dans la nuit du 28 au 29 novembre 2022, un éboulement s’est produit à 100 m à l’Est de l’épi de Saint-Pierre-en-Port. Il affecte tout le Coniacien inférieur. Le précédent éboulement s’était produit du côté ouest de la valleuse, au printemps dernier. Signalement et cliché de P.-P. Ambroselli.
La presse locale et les réseaux sociaux rapportent qu’un éboulement s’est produit vers 13 heures le jeudi 17 novembre à Criel-sur-Mer, emportant un modeste pan de falaise sous la rue du Chewington, à l’angle de la rue Cyriaque Colliez. Ce site urbanisé fragile est partiellement interdit à toute circulation depuis 2013.
Les fortes pluies qui étaient tombées les jours précédents (et le matin même où nous y étions pour étudier le passage Turonien – Coniacien) sont une cause majeure du déclenchement de cet événement.
Un éboulement est survenu vendredi matin 19 août 2022 à Saint-Pierre-en-Port. La falaise en cet endroit est taillée dans le Coniacien inférieur et moyen. Cette belle photo a été prise au drone et publiée dans Facebook par Lefebvre Images.
Un éboulement s’est produit dans la nuit de jeudi 28 au vendredi 29 juillet 2022. Ce tronçon du littoral est familier des éboulements, certains par curage des grandes poches de dissolution, d’autres comme ici par effondrement de la falaise crayeuse.
Le Réseau national d’information sur les séismes (RéNAss) signale un séisme superficiel de magnitude 3 MLv, enregistré le 27 juin 2022 à 17 h 55 (heure locale), dont l’épicentre est localisé en mer au Sud de Dieppe.
Entre ces deux sorties de terrain effectuées le 23 novembre 2021 et le 15 avril 2022, à la valleuse de Saint-Pierre-en-Port, un éboulement s’est produit, côté ouest. La date exacte n’est pas précisée, mais au vu de l’état de l’état des blocs, l’événement a pu se produire au cours du premier trimestre 2022. Comme bien souvent, aucun indice évident ne permettait d’en prévoir l’imminence. Les falaises de chaque côté de la valleuse de Saint-Pierre-en-Port offrent la particularité de permettre l’observation du passage entre deux étages géologiques, le Turonien et le Coniacien. C’est la raison pour laquelle, avec Jérôme Girard, nous portons un intérêt particulier pour la visite de cette localité. La limite Turonien- Coniacien est également visible entre Puys et Dieppe, à Criel-sur-Mer et à Etretat. La Commission Internationale de Stratigraphie fixe cet événement à – 89,8 ±0,3 millions d’années, à l’apparition de l’inocérame Cremnoceramus rotundatus (et non plus à l’apparition de l’ammonite Forresteria petrocoriensis). La quasi-absence d’ammonites au cours de cette transition dans le bassin anglo-parisien fait reposer la stratigraphie macrofaunistique essentiellement sur les Echinides. Le genre Micraster avec ses subtiles différences spécifiques en est le champion (travaux de M. Fouray). D’autres approches participent à une meilleure définition de la limite d’étage. Citons la géochimie isotopique avec l’événement isotopique léger du 13C ou la micropaléontogie avec les microcrinoïdes rovéacrinidés. Plus généralement, les modifications lithologiques (stratigraphies événementielle et séquentielle) sont les guides privilégiés sur le terrain, à l’échelle du bassin sédimentaire. De l’autre côté de la Manche, la limite des deux étages est placée conventionnellement au sommet des hardgrounds Navigation, au niveau des « marnes Navigation » ténues. Dans le Pays de Caux, ces lits détritiques ne semblent pas exister et un faciès présumé dolomitique leur est substitué.