La Seine
La Seine est née il y a environ 3 millions d’années. Son cours était très différent de celui d’aujourd’hui et un climat chaud régnait alors. L’instauration d’oscillations climatiques au cours du Pléistocène (environ 1 million d’années) conduit à des épisodes froids et des niveaux océaniques inférieurs d’une centaine de mètres qui structurent progressivement la Seine moderne.
Dans sa partie inférieure, la rivière Seine est caractérisée par une succession de méandres. Un méandre est une sinuosité naturelle due à la pression et à l’érosion centrifuges du courant d’eau. Un méandre évolue par érosion de la rive concave (externe) et alluvionnement de la rive convexe (interne). Le corollaire est que la rive concave possède une pente forte et la rive convexe une pente faible. L’arc de cercle formé par le méandre enserre un espace dénommé lobe de méandre.
On distingue des méandres de fond de vallée alluviale très mobiles et des méandres encaissés au déplacement latéral très lent. Les méandres de la Basse et Moyenne Seine appartiennent à ce derniers type.
Au cours de son histoire, localement une rivière peut comporter des phases d’incision et des phases d’alluvionnement (dépôt d’alluvions). Les phases d’incision sont reliées à une augmentation de l’altitude relative entre le niveau de base (le niveau de la mer généralement) et le niveau local du cours d’eau (et inversement pour l’alluvionnement). Ces variations peuvent avoir des causes tectoniques ou eustatiques. L’incision d’alluvions déjà déposées conduit à la formation de terrasses fluviatiles qui se présentent comme des zones planes sur les versants d’une vallée.
L’encaissement de la Seine dans le plateau crayeux apparaît comme une conséquence du soulèvement du Bassin Parisien au cours du Pléistocène (-2,6 Ma à -12 ka, cf. Lecolle et al., 1994).
Au cours de l’évolution de la rivière, un méandre peut être recoupé. Il subsiste un bras abandonné, inactif ou fossile. De nombreux exemples jalonnent le cours de la Seine, par exemple le méandre d’Ygoville-Les Authieux ou celui de Daubeuf-près-Vatteville.
Un certain nombre de belles sections verticales de falaises sont préservées le long de la vallée de la Seine. Elle permettent de compléter la stratigraphie des falaises littorales.
On portera notre attention sur les falaises suivantes, d’aval en amont :
- la falaise de la rue Pasteur au Havre (Rive Droite)
- entre la vallée du Bois d’Orcher et la vallée de Rogerville (RD Rive Droite)
- entre la vallée de l’Oudalle et le Val de Mortemer (RD Rive Droite)
- la Pointe du Hode (Rive Droite)
- la Pointe de la Roque (Rive Gauche)
- le quartier des Alluvions à Tancarville (RD)
- les falaises de Villequier – Caudebec (RD)
- les Côtes entre Le Landin et Yville (RG) de la boucle de Jumièges
- le méandre de Duclair (RD)
- les Côtes de La Bouille (RG)
- les Côtes d’Amfreville – Saint Adrien (RD)
- les Rochers d’Orival
- les falaises de Saint-Michel – Amfreville-sous-les-Monts (RD) de la boucle de Poses
- le Val Anglais entre Saint-Pierre-du-Vauvray et la chapelle Saint-Germain (RG) de la boucle de Muids
- la Roche Percée entre La Roquette et Les Andelys (RD)
- le Belvédère de Jeufosse (RG)
- les Falaises de la Roche Guyon (RD)