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Les niveaux-repères des coupes du Bois de Cise

Du fait de la quasi-horizontalité des couches, à hauteur du platier on ne peut toucher qu’un faible intervalle stratigraphique allant de la bentonite Lewes (Turonien terminal) à la base du hard-ground Hope Gap (Coniacien inférieur). L’escalier du Bois-de-Cise permet ponctuellement de poursuivre jusqu’à la marne Shoreham.

La bentonite Lewes apparaît à la base de la falaise, de part et d’autre de l’escalier sur environ 300 mètres du fait d’une structure antiforme (sédimentaire ou tectonique). Il s’agit d’une marne fermée irrégulière. Elle est encadrée par des silex tubulaires de manière assez caractéristique. Mortimore & Pomerol (1987) ont cependant choisi d’assimiler cette marne, non pas à la bentonite Lewes, mais à la marne South Street anglaise car associée à Micraster precursor et de probables premiers Micraster normanniae.

A environ 4-5 m au-dessus, apparaissent deux hard-grounds assimilés aux hard-grounds Navigation, presque directement recouverts par un (ou deux) niveau(x) de silex volumineux, le silex Cliffe.

Au-dessus du silex Cliffe et sur plus d’un mètre d’épaisseur se développe un réseau de sheet-flints anastomosés se recoupant en ondulant autour de l’horizontale. Le nombre de ces sheet-flints est variable, de 1 à 5. Certains d’entre eux sont incomplètement silicifiés et ont l’aspect de joints blanchâtres. Ils sont ici interprétés comme des joints de claquage d’origine paléosismique, postérieurement épigénisés par de la silice. On ne confondra pas ces sheet-flints subhorizontaux avec les sheet-flints obliques fortement redressés qui recoupent les couches sur une forte épaisseur (entre les silex Lewes inférieurs et les HG Hope Gap au moins). Ces derniers forment un réseau conjugué particulièrement bien visible et mesurable sur le platier nu dans le Turonien supérieur.

Au-dessus le l’horizon à sheet-flints, les craies deviennent assez massives et légèrement colorées avec des niveaux plus durs. Cet ensemble est rapporté aux hard-grounds Hope Gap mais avec un faciès moins prononcé (encroûtements, perforations) que celui rencontré dans la région de Fécamp. Deux niveaux de silex dispersés sont associés aux HG Hope Gap, l’un vers la base (silex Hope Gap inférieurs) et l’autre vers le sommet (silex Hope Gap supérieurs). Les silex Hope Gap inférieurs et le niveau à sheet-flints pourraient être l’expression d’une même sismite.
Les silex Hope Gap supérieurs sont dispersés et recouverts par une trentaine de centimètres d’une craie hétérogène et colorée parfois chapeautée d’un joint qui pourrait signifier un niveau de resédimentation postsismique.

A moins d’un mètre au-dessus, un niveau de silex en gros rognons se suit de manière ininterrompue de Mers-les-Bains à Ault. Il représente probablement le silex Beeding dont l’existence est coutumière à ce niveau dans le Pays de Caux.

A environ 4 mètres au-dessus du silex Beeding, et uniquement vers Ault et Onival, apparaît un niveau marneux discret. On peut le toucher vers l’escalier métallique d’Onival. Il est désigné ici Marne Ault et pourrait correspondre à la Marne Shoreham.

A environ 6 mètres au-dessus du silex Beeding, c’est un autre niveau de silex noduleux continu qui s’avère un excellent repère. Il est ici désigné Silex Ault et il est assimilé hypothétiquement au silex Shoreham. Dans cet intervalle, plusieurs niveaux peu épais de hard-grounds se succèdent et qui sont considérés comme la suite HG Beeding et HG Light Point d’Angleterre. De loin, cela confère un aspect zoné à cet intervalle.

A environ 50 cm de part et d’autre du silex Shoreham se situent des joints :

  • le joint inférieur est le plus constant et il est généralement épigénisé en sheet-flint;
  • le joint supérieur n’apparaît que lorsque il est soumis à l’altération superficielle.

A environ 1 m au-dessus du silex Ault/Shoreham se place un hard-ground coloré et net, peu épais. Il est attribué hypothétiquement au HG Nostrils (cf. Ile de Wight).

A environ 2,5 m au-dessus du silex Ault/Shoreham, uniquement à l’Est de la coupe 1°26.06’E,  se place un niveau marneux désigné ici Marne Onival et assimilé hypothétiquement à la Marne Belle Tout 1.

Le niveau-repère successif se situe à moins d’une dizaine de mètres du silex Ault (s. Shoreham ?). Contrairement aux silex précédents (Beeding, Ault) qui forment une ligne nette, ce niveau montre des rognons de silex dispersés sur une épaisseur d’environ 80 cm. C’est le seul de ce type pour le reste supérieur de la falaise (sauf tout au sommet). Ce caractère particulier est constant entre Mers et Ault. Il est indiqué sur l’ensemble des photographies sous le terme de « silex dispersés« .
Une correspondance est possible avec le niveau chaotique de Bénouville.

Dans l’intervalle entre le HG Nostrils et le niveau de silex expansé, on remarque deux niveaux-repères moins importants :

  • un doublet de silex constant,
  • un sheet-flint pouvant se dédoubler sous les silex dispersés.

Au-dessus du niveau à silex dispersés vient un intervalle de moins de 15 m d’épaisseur dans lequel les hard-grounds vont réapparaître. En fait, tous ces hard-grounds n’ont pas la même constance et la même continuité. On en dénombre jusqu’à quatre, mais seul le premier (HG1) à environ 4 m au-dessus des silex dispersés est le plus net et le plus évident. L’option choisie est de numéroter ces hard-grounds, car leur assimilation avec des hard-grounds dénommés dans la littérature reste hypothétique. Il est probable que HG1 soit l’équivalent du HG Anvil.

HG 2 est superposé à un silex franc et constant dans toutes les coupes.

L’intervalle aux hard-grounds s’achève par un silex continu, attribué au silex Seven Sisters, constamment superposé à un hard-ground. Dans certaines coupes, ce silex tabulaire est très franc, mais il s’atténue dans d’autres coupes.

Au-dessus du silex Seven Sisters, les niveaux de silex redeviennent abondants et rythmiquement espacés, sur environ 13 mètres d’épaisseur.

Dans les falaises les plus élevées, on identifie sur quelques mètres d’épaisseur, un motif fait de 3 silex épais, nets et continus. Il pourrait s’agir(très hypothétique)  du trio Michel Dean, Baily’s Hill et Flat Hill qui est caractéristique dans les falaises de Seaford en Angleterre.

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