Le Cénomanien moyen à la Valleuse du Fourquet

Localisation : partie sud de la plage de la valleuse du Fourquet (49°41’16’’N / 0°10’00’’E).

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Etendue visible : Cénomanien moyen à Turonien inférieur.

Etendue accessible : pratiquement tout le Cénomanien moyen (zones à Acanthoceras rhotomagense et A. jukesbrownei).

Au Cap d’Antifer, le platier est inaccessible, même à basse mer. Au-dessus, un premier replat résistant est constitué par le HG Rouen 1, perforé de « marmites de géants ». Les niveaux indurés entre HG Rouen 1 et HG Pavilly forment le socle d’une « porte », assez méconnue (la première en venant du Sud), souvent encombrée par le cordon de galets.

Vue aérienne (PAH) du Cap d’Antifer – cette partie du littoral n’est accessible qu’avec une embarcation

La coupe suivante est réalisée entre le point 49°41.25N 0°09.95E et l’escalier du Fourquet.

Séquence Ce5 (a) (2,9 m)

Du sommet du HG Pavilly à la marne Fourquet (partie supérieure de la zone à A. rhotomagense).

Les craies sont assez fines, caractérisant un offshore inférieur. Les marnes ont une structure onduleuse et les lamines sont fréquemment déformées lors de la diagénèse.

On observe successivement :

le HG Pavilly : un calcaire noduleux recouvert par un niveau de gros silex ;
une marne crayeuse (au moins 2 couplets) d’une trentaine de cm d’épaisseur, contenant en abondance Holaster subglobosus (lien Echinologia) et moins fréquemment l’ammonite Austiniceras austeni ;
7 couplets marne/silex (n° 5 à 7), à transformation souvent incomplète en silex noir, que l’on assimile ici aux couplets à Zoophycos en Angleterre ; la marne entre les silex 6 et 7 contient Conotomaria mailleana.
une marne crayeuse (10 à 20 cm), dénommée ici « marne Fourquet ». Ce niveau présente un débit particulier. Des joints secs ondulés se recoupent, évoquant le déplacement d’un fond sédimentaire ridé. Généralement, les joints supérieurs recoupent bien les joints inférieurs, appuyant cette hypothèse. Cependant, certains joints sont assez redressés et recoupent des joints supérieurs. Une origine mécanique (sismique ?) n’est pas à exclure.

La marne Fourquet contient d’abondantes coquilles épaisses et dissymétriques de bivalves, visibles en section (Pycnodontes ?)

Ces caractères permettent de proposer une correspondance avec le niveau à « structures lamellaires » (laminated structures) associé à l’éco-événement à Pycnodontes (niveau-repère R16 d’Amedro & Robaszynski). Cet événement correspond également en Allemagne à la plus grande abondance d’Acanthoceras jukesbrownei, ici c’est environ 1 mètre au-dessus que Juignet signale de nombreuses occurrences de cette espèce.

Séquence Ce5 ( b) (2 m)

De la marne Fourquet à la base du banc calcaire Beaurepaire.

Cet ensemble tranche avec les couches qui l’encadrent par sa teinte plus grise. Il semble correspondre au « Jukes-Browne Bed 7 » du S de l’Angleterre (ou Bed 7 with stony lumps des travaux du tunnel sous la Manche) et également au Nettleton Stone du Yorkshire.

une marne crayeuse (10 cm), dénommé ici « marne Fourquet »,
2 couplets marne crayeuse/silex (la marne Fourquet et les deux autres marnes forment un trio bien marqué),
Une paire de couplets marne/silex, « silex double Fourquet » ici dénommé, encadrée par 2 horizons riches en grosses ammonites dont Acanthoceras jukesbrownei. Ce niveau est assimilé hypothétiquement ici au « Jukes-Browne Event ».
2 couplets marne crayeuse/silex (couplets 12 et 13) ; le silex 13 possède localement un cortex limonitique.