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Etretat, comme vous ne l’aviez pas vu

Un vol de « faux-bourdon » sous les arches de craie, réalisé et accompagné par notre musicien local, virtuose des ondes Martenot.

Et si vous en voulez encore, voici les images tournées en 4K par Loïc Coppola (passez en plein écran pour en profiter pleinement).

Eboulement du Fourquet

La valleuse du Fourquet se situe juste au N du Cap d’Antifer. L’accès au littoral emprunte une piste caillouteuse se terminant par un escalier raide. La plage de galet et de sable est exigüe. Nombre de baigneurs ont coutume de s’installer au pied de la falaise, ignorant le risque de chute de pierres.
L’éboulement en masse est plus rare, mais en voici un exemple.

Assemblage de 2 clichés pris avant et après l'éboulement

Assemblage de 2 clichés pris avant et après l’éboulement

 Pour une vision en 360°, jouez avec cette photosphère.

Cladoceramus_Pourville

Les couches à Cladoceramus de Pourville

L’étage Santonien (-85,8 à -83,5 Ma) est intégralement représenté dans les falaises littorales du Pays de Caux. Il affleure au cœur du synclinal du Cap d’ Ailly où il est recouvert par le Campanien inférieur. Le sous-étage Santonien inférieur est accessible symétriquement :

Les limites stratigraphiques du Santonien inférieur sont définies mondialement par l’apparition et l’extinction d’une espèce d’inocérame, Cladoceramus undulatoplicatus.
En compagnie de Nicolas Cottard et grâce à sa connaissance paléontologique remarquable du secteur, nous avons parcouru les falaises entre Pourville et la gorge du Petit Ailly, à la recherche de ces grandes coquilles en forme de raquette à neige.

Veules_Est_eboulement

Eboulement de falaise
à l’Est de Veules-les-Roses

Eboulement à l'E de Veules - 49°52.82N 0°48.40E

Eboulement à l’E de Veules – 49°52.82N 0°48.40E

Le cliché a été pris le 8 novembre 2015. Il montre un éboulement dont la survenue n’est pas datée, mais ne devant pas remonter à plus de quelques semaines d’après l’état de fraîcheur des blocs effondrés (témoignage souhaité).
Le volume éboulé n’est pas très important, bien que l’arrachement intéresse toute la hauteur de la falaise. Les couches appartiennent au Santonien moyen et supérieur et au Campanien inférieur. Les craies de ces niveaux sont relativement tendres. Les silex discontinus n’offrent pas d’armature. Les éboulements s’y présentent plutôt comme des décollements peu épais.
Les clichés antérieurs à l’événement montrent que la partie basse à droite était déjà éboulée, induisant un léger surplomb.
Les dépôts tertiaires, reposant sur la craie, commencent à apparaître et se développent de plus en plus en direction du cap de La Pointue. La craie est recouverte généralement par des coulis qui en proviennent. Cet éboulement est une occasion de raviver la lecture de la stratigraphie locale.

TrouAuChien_117

Franchissement du Trou-au-Chien par coefficient 117

Le 29 septembre 2015, la lune à son périgée (super-lune éclipsée) eclipse et marée d’équinoxe ont allié leurs effets pour produire un marnage presque aussi exceptionnel que le 119 vécu plus tôt dans l’année.
Ce soir là, on pouvait donc franchir toutes les portes qui gardent le Cap Fagnet, mais surtout la plus inviolable, le Trou-au-Chien.
Pas facile quand même, car le lapié accidenté, couvert de laminaires glissants, ne s’aborde qu’avec prudence.
Le Trou-au-Chien est en fait une double porte taillée dans les craies noduleuses de la base du Turonien. Sous ces arches, les courants ont affouillé la craie et il subsiste, à basse mer, une flaque résiduelle qu’on ne peut franchir qu’avec des waders. On peut néanmoins stationner sous le surplomb entre les arches.

Photosphères du Trou-au-Chien : dessousdevant – devant

 

Eboulement_Varengeville

Eboulement du 14 août 2015 à Varengeville

Vers 15h, le 14 août 2015, dans les falaises de Varengeville, s’est produit un éboulement. La presse écrite (*) et télévisée (*) nationale en a rendu compte car il a fait une victime.

Capture d'écran du J.T.de 13h le 15 août 2015

Capture d’écran du J.T.de 13h le 15 août 2015

Au moment de l’éboulement, la mer descendait depuis plus de 2 heures (coefficient 81).
Le corps de l’homme n’a été retrouvé que le lendemain matin, sur la plage du territoire d’Hautot (dérive littorale vers l’Est). On suppose que la mer l’a dégagé de l’éboulis au cours de la marée haute de la nuit.
Selon Y. Lepage, la seule référence dans la presse de cas mortels liés à des éboulements des falaises de craie remonte à septembre 1905.
L’éboulement intéresse toute la hauteur de la falaise dans les craies du Santonien supérieur et du Campanien inférieur. Ces craies sont globalement tendres et comportent peu de silex et aucun hard-ground. Ceci expliquerait l’absence de gros blocs dans l’éboulis.
Les formations tertiaires qui couronnent la craie en cet endroit glissent. Elles sont entraînées par le ruissellement et recouvrent la falaise  d’un manteau continu. Remarquer que l’arrachement frais commence déjà à être saupoudré par ces coulis.