Cladoceramus_Pourville

Les couches à Cladoceramus de Pourville

L’étage Santonien (-85,8 à -83,5 Ma) est intégralement représenté dans les falaises littorales du Pays de Caux. Il affleure au cœur du synclinal du Cap d’ Ailly où il est recouvert par le Campanien inférieur. Le sous-étage Santonien inférieur est accessible symétriquement :

Les limites stratigraphiques du Santonien inférieur sont définies mondialement par l’apparition et l’extinction d’une espèce d’inocérame, Cladoceramus undulatoplicatus.
En compagnie de Nicolas Cottard et grâce à sa connaissance paléontologique remarquable du secteur, nous avons parcouru les falaises entre Pourville et la gorge du Petit Ailly, à la recherche de ces grandes coquilles en forme de raquette à neige.

Veules_Est_eboulement

Eboulement de falaise
à l’Est de Veules-les-Roses

Eboulement à l'E de Veules - 49°52.82N 0°48.40E

Eboulement à l’E de Veules – 49°52.82N 0°48.40E

Le cliché a été pris le 8 novembre 2015. Il montre un éboulement dont la survenue n’est pas datée, mais ne devant pas remonter à plus de quelques semaines d’après l’état de fraîcheur des blocs effondrés (témoignage souhaité).
Le volume éboulé n’est pas très important, bien que l’arrachement intéresse toute la hauteur de la falaise. Les couches appartiennent au Santonien moyen et supérieur et au Campanien inférieur. Les craies de ces niveaux sont relativement tendres. Les silex discontinus n’offrent pas d’armature. Les éboulements s’y présentent plutôt comme des décollements peu épais.
Les clichés antérieurs à l’événement montrent que la partie basse à droite était déjà éboulée, induisant un léger surplomb.
Les dépôts tertiaires, reposant sur la craie, commencent à apparaître et se développent de plus en plus en direction du cap de La Pointue. La craie est recouverte généralement par des coulis qui en proviennent. Cet éboulement est une occasion de raviver la lecture de la stratigraphie locale.

TrouAuChien_117

Franchissement du Trou-au-Chien par coefficient 117

Le 29 septembre 2015, la lune à son périgée (super-lune éclipsée) eclipse et marée d’équinoxe ont allié leurs effets pour produire un marnage presque aussi exceptionnel que le 119 vécu plus tôt dans l’année.
Ce soir là, on pouvait donc franchir toutes les portes qui gardent le Cap Fagnet, mais surtout la plus inviolable, le Trou-au-Chien.
Pas facile quand même, car le lapié accidenté, couvert de laminaires glissants, ne s’aborde qu’avec prudence.
Le Trou-au-Chien est en fait une double porte taillée dans les craies noduleuses de la base du Turonien. Sous ces arches, les courants ont affouillé la craie et il subsiste, à basse mer, une flaque résiduelle qu’on ne peut franchir qu’avec des waders. On peut néanmoins stationner sous le surplomb entre les arches.

Photosphères du Trou-au-Chien : dessousdevant – devant

 

Eboulement_Varengeville

Eboulement du 14 août 2015 à Varengeville

Vers 15h, le 14 août 2015, dans les falaises de Varengeville, s’est produit un éboulement. La presse écrite (*) et télévisée (*) nationale en a rendu compte car il a fait une victime.

Capture d'écran du J.T.de 13h le 15 août 2015

Capture d’écran du J.T.de 13h le 15 août 2015

Au moment de l’éboulement, la mer descendait depuis plus de 2 heures (coefficient 81).
Le corps de l’homme n’a été retrouvé que le lendemain matin, sur la plage du territoire d’Hautot (dérive littorale vers l’Est). On suppose que la mer l’a dégagé de l’éboulis au cours de la marée haute de la nuit.
Selon Y. Lepage, la seule référence dans la presse de cas mortels liés à des éboulements des falaises de craie remonte à septembre 1905.
L’éboulement intéresse toute la hauteur de la falaise dans les craies du Santonien supérieur et du Campanien inférieur. Ces craies sont globalement tendres et comportent peu de silex et aucun hard-ground. Ceci expliquerait l’absence de gros blocs dans l’éboulis.
Les formations tertiaires qui couronnent la craie en cet endroit glissent. Elles sont entraînées par le ruissellement et recouvrent la falaise  d’un manteau continu. Remarquer que l’arrachement frais commence déjà à être saupoudré par ces coulis.

eboulement_Etigue

Eboulements de l’hiver 2014-2015 à Etigue

Entre la valleuse d’Etigue et le Nez de Vaucottes, les éboulements sont fréquents. La pluviométrie a été légèrement excédentaire le long des côtes de la Manche selon Météo-France. La craie tendre du Coniacien moyen est sensible aux épisodes pluvieux. Il n’est donc pas étonnant de constater que plusieurs éboulement nouveaux se soient produits, mais leur volume est moyen. En voici deux exemples, avec pour chacun le cliché correspondant en avril 2014.
Vous remarquerez dans ces deux cas qu’aucun indice de fissuration ne laisse présager de la rupture. Les éboulements sont rarement prévisible à l’oeil nu.

Eboulement en

Eboulement en 0°16.08’E

Eboulement en

Eboulement en 0°16.42’E

On remarque, dans ce cas, qu’une ligne de fragilité existe sur le côté gauche. Mais rien sur le côté droit. La fracturation a dû se propager de gauche à droite.

Pour la stratigraphie des niveaux concernés, voyez le circuit d’Etigue à Vaucottes.
Pour une vision panoramique du circuit, parcourez la constellation de photosphères, allant d’Etigue à Vaucottes.

sismicité_Dieppe

Faille endormie ?

Ce vendredi 13 mars 2015 à 11h 11, un séisme de magnitude 3.2 MLv a été enregistré, à 52 km au large de Dieppe ou 44 km au large de Fécamp, avec un foyer à 10 km de profondeur (source RéNass).
Aucune autre information n’est disponible, en particulier son mécanisme au foyer.
Cette rupture semble être localisée dans le prolongement de la faille majeure du Bray-Vittel, axe tectonique ancien ayant rejoué à diverses reprises. Cette faille s’étend jusqu’au Bristol Channel dans l’W de l’Angleterre où a encore sévi un séisme de magnitude 4.1 le 20 février 2014. Elle est considérée comme actuellement décrochante dextre.
La sismicité de la Seine maritime est faible.

Cliquer sur l’épingle pour la date.

Voici les séismes régionaux depuis 1980 (source RéNASS):

Marée du siècle

Le 21 mars 2015 aura lieu  la première « marée du siècle » du deuxième millénaire. Au Mont Saint-Michel, le coefficient de marée sera de 119, alors que le coefficient moyen d’une marée de vive-eau y est de 95. Si vous ne réalisez pas vraiment ce qu’un tel coefficient signifie, alors sachez que 14,15 mètres sépareront le niveau de la basse mer du niveau de la pleine mer, toujours au Mont Saint-Michel.
Bien entendu, dans cette baie le marnage est particulièrement exacerbé. Mais sur le littoral crayeux, entre Le Havre et l’estuaire de la Somme, il faut s’attendre également à une marée exceptionnelle.
A haute-mer, les falaises seront donc battues plus que de coutume. Si une surcote barométrique et un fetch inhabituel viennent se conjuguer, alors des effets dévastateurs peuvent être craints.
A basse-mer, l’occasion est fournie de parcourir et d’observer des portions de l’estran généralement recouvertes par la mer. Les pêcheurs à pied y trouveront leur content. Dans les flaques, les naturalistes curieux découvriront quelques espèces qu’ils ne connaissaient pas.  Le touriste ou le géologue vont enfin pouvoir s’aventurer en des lieux que dame nature leur interdisaient normalement. A titre indicatif et en rappelant les impératifs de sécurité,  voici quelques suggestions.

Du Havre à Cauville – les bas niveaux du Jurassique supérieur : Samedi 21 à 18h47, coefficient 118 ou dimanche 22 à 7h09, coefficient 118.
Etretat Porte d’Aval – franchissement de la Porte d’Aval, visite de la grotte du massif d’Aval et toucher de l’Aiguille : Samedi 21 à 18h45, coefficient 118 ou dimanche 22 à 7h06.
Etretat Porte d’Amont – franchissement de la « petite porte » (pas la grande).
Aiguille de Belval – proximité de quelques mètres.
Fécamp – franchissement du Trou-au-Chien (exceptionnel) : Samedi 21 à 18h55, coefficient 118 ou Dimanche 22 à 7h16, coefficient 119.

Le Trou-au-Chien

Le Trou-au-Chien

Le teaser « marée du siècle » est peut-être un  peu trop accrocheur car le cycle de Saros n’est que de 18 ans, mais concédez qu’il ne faut pas rater l’occasion..