Eboulement à Puys

Un éboulement a affecté toute la falaise vers le 10 avril 2024 (date à préciser). Il est situé entre la plage de Puys et la gare maritime transmanche. Ce secteur, à l’ombre des courants de dérive littorale imposée par la longue jetée, est dégarni de cordons de galets protecteurs. Les éboulements y sont donc assez fréquents, malgré l’installation d’une ligne de tétrapodes destinés à briser les houles. Un blockhaus et son épaisse dalle de béton étaient déjà tombés. Ils ont été rejoints par d’autres reliques de la dernière guerre.
Le talus d’éboulis rend provisoirement accessible le contact entre le Turonien et le Coniacien, rendu inaccessible aujourd’hui par l’engrillagement de la falaise du côté ouest.

Eboulement à Puys
Eboulement à l’Ouest de la plage de Puys

Un épi côtier

Epi

La dérive littorale le long du Pays de Caux est un processus naturel causé par les vagues et les courants qui déplacent le sable et les sédiments le long de la côte. Dans cette région, la dérive littorale agit généralement d’ouest en est, sous l’influence des vents dominants et des courants marins. Les galets et les sédiments sont transportés par les vagues le long de la côte, créant des formations telles que des plages en pente, des cordons de galets et des falaises érodées.
L’érosion côtière peut menacer les infrastructures côtières et les habitations et les zones de loisirs, ainsi que perturber les écosystèmes côtiers. Pour lutter contre les effets néfastes de la dérive littorale, diverses mesures de gestion côtière ont été mises en place dans la région, telles que la construction de digues, de brise-lames, de récifs artificiels et d’épis côtiers.
Les épis côtiers sont des structures perpendiculaires au littoral qui interceptent le transport des sédiments dans la zone de déferlement. La structure principale de l’épi est construite à l’aide de matériaux résistants tels que des roches, du béton ou des structures géotextiles. Ces matériaux sont empilés ou coulés en place pour créer une barrière solide contre les vagues. Ici, on peut voir que des palplanches ont été battues avant de recevoir un couronnement de béton.
Avant les travaux, une étape préliminaire est l’évaluation des conditions côtières. Elle implique une analyse détaillée des conditions côtières, y compris les marées, les vagues, les courants, les niveaux d’eau, la topographie et le type de sol.
Ces informations aident à comprendre les causes de l’érosion et à déterminer le meilleur emplacement pour les épis.
Des modèles numériques peuvent être utilisés pour simuler l’impact des épis sur les conditions côtières. Ces modèles peuvent prédire comment les épis affecteront les courants, la sédimentation et l’érosion.
Les épis côtiers peuvent avoir des effets variés sur l’évolution de la falaise, à la fois positifs et négatifs :

On constate ici une érosion accrue en aval : les épis côtiers peuvent interrompre le transport naturel des sédiments le long de la côte, ce qui peut entraîner une érosion accrue en aval de la structure. Cela se produit parce que les sédiments qui seraient normalement déposés le long de la côte sont retenus par l’épi, laissant la côte en aval sans la nouvelle couche protectrice de sédiments.
A l’amont, il se produit une accumulation de galets, débordant parfois l’épi.
A l’aval, le platier est découvert et érodé. La marne Bridgewick est ici très bien dégagée. Seuls quelques gros blocs éboulés résistent au déplacement par les courants. Le bas de la falaise est surcreusé et perforé sous forme de grottes.

Eboulement à La Vallette

La Valleuse de La Vallette, avant et après l’éboulement (le cliché de l’éboulement est de J.-F. Robinet)

Un éboulement de falaise situé sur le côté Est de la Valleuse de La Vallette, entre Yport et Vaucottes a été constaté par des pêcheurs le mercredi 28 février 2024.
Cet éboulement intéresse essentiellement le Coniacien inférieur. L’interprétation stratigraphique a légérement évolué. Aucun indice visuel ne laissait présager l’événement. Les fortes pluies hivernales ont vraisemblablement fragilisé le massif crayeux.

Les karsts du Chicard

Les Récifs du Chicard, entre Yport et Vaucottes.
Un lieu sauvage, peu parcouru, des falaises de craie.
Une stratigraphie complexe.
Mais de beaux exemples de développement karstique :
1) Développement vertical sous forme de puits de dissolution avec remplissage et effondrement de loess et d’argile à silex. La datation des roches continentales du remplissage ne peut pas se faire à l’oeil nu; seules des techniques particulières la permettraient (pollens, radioisotopes, racémisation des acides aminés..).
2) Développement horizontal sous forme de galeries, par blocage de l’écoulement sur des horizons stratigraphiques imperméables (ici un hardground, ailleurs un silex ou un sheet-flint, cf. certains articles récents).
Et un exemple de puits de dissolution évidé recoupé obliquement par la falaise.

Une zone sensible à l’éboulement

Jamais deux sans trois, dit l’adage.
Vous connaissez sans doute la falaise d’amont du Tilleul et le trou de serrure de la Pointe de La Courtine. Cette falaise a connu assez récemment deux éboulements successifs. Les éboulis qui barraient la plage sont en voie de résorption.

Au Sud de La Courtine, les couches du Coniacien inférieur recouvrent de manière presque horizontale les monticules et cuvettes du Turonien supérieur. Un slumping spectaculaire affecte les couches du Turonien supérieur, lequel a été décrit et figuré par Pierre Juignet depuis plusieurs dizaines d’années. Ce slumping, avec ses couches tordues, représente un défaut mécanique que les infiltrations ont eu tôt fait de miner et de karstifier.

Le cliché montre l’évidement progressif de la craie au ciel et à la base. Des fissures de décompression apparaissent en pelures d’oignon autour de la cavité.
L’état de fragilité de cet ensemble laisse présager un futur éboulement.

Le Cénomanien du littoral normand

La succession lithologique du Cénomanien du littoral, issue d’une présentation faite le 9 mai 2023 (150 ème anniversaire de la S.G.N.A.M.H.). Le contenu paléontologique a fait l’objet d’une autre présentation réalisée par N. Cottard et J. Girard.